Les perspectives d’adhésion à l’Espace Schengen s’éloignent encore pour les Roumains et les Bulgares. Les Etats Membres de l’UE ont à nouveau refusé leur accession à cet espace de libre circulation le 7 mars dernier.
Les raisons de ce nouveau refus sont multiples. En Roumanie la corruption, qui gangrène l’ensemble des institutions, est pointée du doigt. De plus la faiblesse des contrôles des flux migratoires est critiquée, malgré d’importants moyens consacrés pour y remédier. En outre, l’Europe ne semble pas avoir confiance, sur le plan géopolitique, dans le nouveau gouvernement de Bucarest.
En Bulgarie, les problèmes de corruption et de frontières sont aussi blâmés. Le système judiciaire bulgare semble également être mis en cause. En effet, les tribunaux ont particulièrement du mal à lutter contre le crime organisé, en dépit des moyens mis en œuvre pour y remédier. Et puis, la crainte d’une immigration économique massive habite et préoccupe encore les esprits de certains Etats membres et nourrit cette décision.
Des réactions mitigées
Autant au sein des diasporas que des populations vivant sur place, certains semblent accepter la décision de l’UE. Leur pays ne remplirait pas encore l’ensemble des conditions nécessaires.
Néanmoins, la plupart des Roumains et des Bulgares sont déçus, voir révoltés, par ce nouveau refus.
D’autres réagissent plus violemment contre ce report car ils estiment que les raisons avancées ne sont pas suffisantes. Ainsi, même au plus haut niveau de l’administration, on s’insurge contre cette décision. Le Ministre des Affaires Étrangères roumain, Titus Corlatean, a ainsi déclaré que « les Roumains pourraient vivre sans Schengen dorénavant, tout comme ils ont survécu sans Schengen jusqu’à maintenant et la Roumanie cessera d’être intéressée par Schengen [s’ils n’y sont pas acceptés] »
Malgré les divergences, la plupart s’accorde sur la symbolique de cette décision. En dépit de la bonne volonté dont font preuve Bucarest et Sofia, l’U.E. continuerait de considérer les Roumains et les Bulgares comme des citoyens de second rang, en refusant de leur accorder des droits similaires aux autres Européens.
Marine Vigato