La réhabilitation de Draza Mihajlovic

Les membres de la société civile serbe protestent  contre la réhabilitation de Draza Mihajlovic depuis les manifestations organisées le 23 mars devant la Haute Cour à Belgrade.

Pour un grand nombre d’ONG serbes qui ont signé une déclaration commune, c’est très clair : la la tentative de réhabiliter Mihailovic est profondément inhumaine et immorale. Draza Mihailovic était le chef  et le fondateur du mouvement tchetnik pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a été condamné pour crimes contre l’humanité commis contre les Bosniaques, les Croates et les Serbes.  Les procédures judiciaires de la réhabilitation de Draza Mihailovic, ont débuté en Juin 2010 devant le tribunal supérieur de Belgrade qui va bientôt se prononcer. La demande de remise en état était déposée par son petit-fils, Vojislav Mihailovic.

La nouvelle loi sur la réhabilitation

En avril 2006, le Parlement serbe a adopté la Loi sur la réhabilitation qui a ouvert la boîte de Pandore.  Cependant la réhabilitation pénale est déjà réglée  par le Code pénal de la République de Serbie. La nouvelle loi ne prévoit pas les deux conditions essentielles présentes dans le Code pénal : la réhabilitation ne peut être accordée qu’aux personnes condamnées à une sentence de cinq ans et si elles en font elles-mêmes  la demande. Par conséquent, après la mort du condamné il ne devrait pas y avoir de réhabilitation. Or Draza Mihailovic, arrêté en Bosnie-Herzégovine où il se cachait, a été condamné et fusillé par la Yougoslavie de Tito en 1946.

Les réactions fortes dans la région

La possibilité de la réhabilitation a provoqué des réactions fortes dans les pays de la région où des militants antifascistes et démocrates ont réagi. De nombreuses ONG ont lancé des appels en soulignant que cette procédure pourrait bien être un « baril de poudre » dans les Balkans et un obstacle au rapprochement de la Serbie à l’Union Européenne.

Marijana Petrovic